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Le clocher, version religieuse du beffroi.

Le clocher, version religieuse du beffroi.

Publié le 11/04/2011 - Mis à jour le 05/01/2017
Une tour, une ou plusieurs cloches, voilà qui suffit aux plus mécréants d’entre nous pour reconnaître un clocher. Mais voilà, que faire des vocables campanile et beffroi qui décrivent peu ou prou le même concept ? Même si ces derniers, des systèmes d’alarme à l’origine, n’ont pas connu une même fortune dans notre beau pays de France. Alors, pour citer Boris Vian : « Y’a quelque chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement ! ».

Une tour, une ou plusieurs cloches, voilà qui suffit aux plus mécréants d’entre nous pour reconnaître un clocher. Mais voilà, que faire des vocables campanile et beffroi qui décrivent peu ou prou le même concept ?

Même si ces derniers, des systèmes d’alarme à l’origine, n’ont pas connu une même fortune dans notre beau pays de France. Alors, pour citer Boris Vian : « Y’a quelque chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement ! ».

 

Etymologiquement, aucune surprise à craindre puisque la racine cloche s’impose pour notre clocher, même si l’origine de cette dernière a posé, et pose encore, quelques difficultés. A priori, ce serait un dérivé du latin médiéval clocca, lui-même issu d’une langue celtique qui aurait donné, par ailleurs, l’anglais clock ou l’allemand glocke, qu’on doit prendre ici au sens de « signal ».

 

 

 

 

clocherUn autre son de cloche.

 

Eludons d’entrée de jeu les nombreux sens de « clocher » au nombre desquels le synonyme du verbe boiter qui puise son étymologie dans une toute autre racine et dont il ne nous reste plus que le clochard, l’insulte « pauvre cloche » ou ce « quelque chose qui cloche ». Et attachons-nous plutôt à cette tour indissociable de nos églises, un clocher lié à la chrétienté, ce qui en exclut Grecs et Romains. Pourtant, jusqu’au VIIIe siècle, nos églises ne comportaient pas de clocher même si la nécessité de se mettre à l’abri des incursions barbares avait contraint nos anciens à la construction de tours défensives. Qu’on ne tarda pas à garnir d’une ou de plusieurs cloches pour avertir les populations d’un danger imminent, certes, mais surtout pour marquer les offices religieux et convoquer les fidèles.

 

 

 

Un symbole du pouvoir religieux.

 

Des tours qui devinrent rapidement symboles de puissance car, enfin, un simple campanile ou un beffroi eussent suffi à faire sonner ces cloches si les ecclésiastiques n’avaient apporté autant d’intérêt, et d’argent !, à la construction de leurs clochers, parfois aux dépens de l’église elle-même. Faisant ainsi montre de leur pouvoir face à des châtelains constructeurs de châteaux toujours plus impressionnants.

 

Il faudra attendre le XIIIe pour que le clocher s’intègre à l’édifice religieux, d’un point de vue purement immobilier (il n’est plus à l’écart de l’église) mais aussi architectural puisque, jusqu’alors, il présentait le plus souvent une esthétique très différente de celle de l’église proprement dite, se soumettant davantage aux traditions locales. Et c’est bien là que le clocher se distinguera du campanile, comme nous le verrons ci-après, ce dernier n’étant pas rattaché à un édifice religieux.

 

 

 

campanileLe campanile.

Il s’agit, tout simplement, d’une construction qui ne retiendrait aucun sous-entendu religieux ou, si vous préférez, d’un clocher qui ne serait pas à proximité d’une église ! Un vocable emprunté à l’italien, lui-même issu du latin campana (cloche ou plutôt clochette car les Romains ne connaissaient pas les grosses cloches). Une tour « laïque » qui n’a pas fait florès dans le pays fille aînée de l’Eglise catholique (au contraire de l’Italie avec, notamment, les célèbres campaniles de Crémone, de Florence, de Bologne mais surtout de Pise avec son petit air penché…). A telle enseigne que le mot campanile, aujourd’hui, ne décrit plus que cette sorte de lanterne qui abrite une cloche au sommet d’un édifice.

 

En notant, au passage, que le vieux français campane (cloche) a donné les adjectifs campaniforme et campanulé qui décrivent une forme en cloche (comme le muguet ou la tulipe, par exemple).

 

 

 

beffroiLe beffroi.

 

A l’origine, et ce depuis l’Antiquité, les beffrois étaient des tours de bois mobiles qui permettaient aux soldats de s’approcher des murailles d’une ville assiégée. Ce dont les Romains faisaient un usage fréquent dans leurs guerres impériales, et que reprirent à leur compte nos ancêtres les Gaulois.

 

 

Au fil des siècles, assez logiquement, ces beffrois se muèrent en tours de gardes, fixes cette fois, au sommet desquelles les sentinelles avertissaient les villageois du danger, à l’aide de cloches le cas échéant. Une fonction qui fut rapidement reprise à son compte par l’Eglise, marquant ainsi la disparition inexorable de ces beffrois.

 

Aujourd’hui, d’un point de vue strictement architectural, on appelle également beffroi la charpente de support des cloches ; une construction de bois isolée de la tour pour éviter que les vibrations des cloches ne se communiquent à la construction et n’endommagent le bâtiment.

 

 

 

A la cloche de bois.

 

Où l’on déduira que dans nos trois cas de figure, il s’agit bien d’une tour comportant en son sommet une ou plusieurs cloches. Le distinguo s’opérant, de nos jours, selon que cette tour est liée à une église (notre clocher), indépendante ou désignant le sommet d’un édifice portant cloche (le campanile), ou tour de guet et d’alarme (le beffroi).

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