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Le café dans tous ses états.

Publié le 12/05/2011 - Mis à jour le 15/09/2017
Une fois n’est pas coutume car plutôt que de nous attacher à l’historique et à l’étymologie d’un terme de l’immobilier, un commerce en l’occurrence, nous allons revisiter les nombreux synonymes du café, ce lieu de perdition qui a exacerbé la créativité des assoiffés et… des autres.

Une fois n’est pas coutume car plutôt que de nous attacher à l’historique et à l’étymologie d’un terme de l’immobilier, un commerce en l’occurrence, nous allons revisiter les nombreux synonymes du café, ce lieu de perdition qui a exacerbé la créativité des assoiffés et… des autres.

Une fois n’est pas coutume car plutôt que de nous attacher à l’historique et à l’étymologie d’un terme de l’immobilier, un commerce en l’occurrence, nous allons revisiter les nombreux synonymes du café, ce lieu de perdition qui a exacerbé la créativité des assoiffés et… des autres.

 

 

Où l’on constatera que de nombreux vocables qu’on croyait appartenir à l’argot (cette confrérie de mendiants et de gueux du XVIIe siècle) relèvent parfois du langage châtié de leur époque.

 

Pour l’anecdote, sachez que le mot café nous vient de l’arabe gahwa via le turc gahve et qui passera dans la langue française, certainement via l’Italie, dès le XVIIe siècle, sous les formes cauueh ou cafeh puis, quelques décennies plus tard, caffé ou caphé. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’un breuvage, un mot qui s’appliquera à un débit de boissons à Marseille en 1654 puis à Paris en 1672. Attention, ne nous y trompons pas, on n’y boit pas encore de l’alcool, ce sera pour bien plus tard, ce qui n’est évidemment pas le cas des synonymes que nous allons découvrir ici.

 

 

 

Assommoir

Si, originellement, l’assommoir désignait un bâton de défense, il ne tarda pas à être employé au figuré pour parler d’un événement important auquel on ne s’attend pas : un coup d’assommoir. La métaphore s’imposait dans le cas d’un débit de boissons où l’on s’assomme d’alcool, d’autant qu’un cabaret de Belleville, bien peu fréquentable apparemment, portait cette même enseigne ; qui fut reprise dans des chansons populaires, en assurant ainsi sa large diffusion, et bien sûr dans le roman d’Emile Zola où la malheureuse Gervaise se perd dans les méandres des spiritueux.

 

 

Bar

Ce qui distingue, du moins à l’origine, le bar de n’importe quel débit de boissons, c’est qu’on y consomme debout ou perché sur un tabouret haut et ce, devant un comptoir. Ce qui s’explique aisément, si l’on suit l’étymologie du vocable qui nous vient de l’anglais bar attesté depuis la fin du XVIe siècle. Car pour tenir les consommateurs à quelques distances des bouteilles et éviter ainsi d’éventuels débordements, on plaçait devant le comptoir une sorte de balustrade, une barrière. Et le vocable n’a pas tardé à désigner l’ensemble du comptoir puis le lieu où se trouvait ledit bar. Est-il utile de préciser que ce mot anglais est directement emprunté au français barre ?

 

 

bistrot

 

Bistrot

Qu’il s’orthographie avec ou sans « t » final, le bistrot n’appartient pas au langage argotique mais familier. Une origine difficile à tracer même si on peut définitivement écarter la gentille comptine qui voudrait que ce soient des soldats russes (ou des taxis dans une autre version) qui, pressés de se faire servir à boire, répétaient « bistro », ce qui signifie « vite » en russe. Il semble en revanche probable que le vocable soit emprunté à une langue régionale, en l’occurrence poitevine, qui donnait « bistraud » pour désigner le commis d’un marchand de vin, un terme qui se répandra dans les années 1880.

 

 

 

 

 

Bougnat

Une appellation typiquement parisienne qui décrivait un Auvergnat, au sens large du terme, venu trouver une échappatoire à sa misère dans la capitale. D’abord en livrant de l’eau aux riches bourgeois adeptes de bains domestiques, puis du charbon et du bois de chauffage, avant de s’intéresser à la vente de vin et de limonade. Et nos anciens se souviennent sûrement de ces quelques enseignes « Vins et charbons » qui fleurissaient avant guerre dans les rues parisiennes. Un vocable qui doit certainement son origine à l’apocope de charbonnier et à l’aphérèse d’auvergnat, ce qui a d’abord donné charbougna puis bougnat. Evidemment, comme cela survient très souvent par métonymie, le bougnat commerçant est devenu le débit de boissons lui-même.

 

 

Boui-boui

Mélange et croisement de nombreux vocables, le boui-boui, de nos jours, qualifie un petit restaurant tout juste fréquentable. Ce qu’on peut admettre aisément quand on vérifie les origines probables du terme à commencer par « bouis » qui désigne un lupanar si l’on en croit un lexique datant du XVIe siècle repris dans le fameux livre de Vidocq « Les Voleurs, physiologie de leurs mœurs et de leur langage » dont le sous-titre vaut son pesant de cacahuètes, à savoir : « Ouvrage qui dévoile les ruses de tous les fripons, et destiné à devenir le vade-mecum de tous les honnêtes gens. ». Nous voilà prévenus ! Donc, un lieu de débauche mais aussi une marionnette (bouiboui) dans le jargon professionnel, ce qui donnera leur nom aux théâtres de marionnettes itinérants, fort peu considérés, avant de devenir un terme péjoratif pour un café-théâtre, voire un cabaret de troisième zone (ce qu’on retrouve notamment dans l’Histoire de l’art dramatique de Théophile Gauthier avec l’orthographe bouig-bouig).

 

 

Estaminet

Dans le dictionnaire de l’Académie française de 1762, un estaminet est une assemblée de buveurs et de fumeurs puis, par extension, le lieu où elle se tient. Une pratique apparemment courante en Belgique et qui serait parvenue à Paris sous l’appellation première tabagie. Autrement dit, un estaminet est un café où l’on peut fumer (une denrée rare de nos jours). Un vocable dont l’origine serait wallonne par le vocable staminé ou èstaminê. Un mot qui conserve un indiscutable charme désuet même s’il reste aujourd’hui encore utilisé dans le Nord de la France, en Picardie et, bien sûr, en Belgique.

 

 

Mastroquet – Troquet - Bistroquet

A l’origine, et comme bien souvent, le mastroquet est une personne et non un endroit de perdition. Avec une étymologie étonnante car à Paris, les ouvriers qui se rendaient, au moment de leur pause, chez le marchand de vin pour manger et boire, se faisaient servir un demi-setier, soit l’équivalent d’un quart de litre. Et quand on sait que ce demi-setier, en argot, se disait demi-stroc ou ma-stroc, on comprend mieux que ce marchand de vin qui sert des demi-setiers soit un mastroquet. Et qui, par métonymie, a désigné le débit de boissons lui-même. Même si certains en voient l’origine dans la francisation d’un mot flamand, meisterke qui désignerait chez nos amis du Nord un aubergiste. Un mastroquet que la langue populaire eut tôt fait de raccourcir en « troquet », puis de le croiser avec bistrot pour former « bistroquet ».

 

 

Pub

Rien à voir avec une quelconque publicité, car pub est un mot directement emprunté à l’anglais. Initialement, en Grande-Bretagne, on appelait « public house » tout bâtiment ouvert au public et ce, depuis le XVIe siècle, avant que le terme ne s’applique aux commerces autorisés à vendre de l’alcool pour devenir, un siècle plus tard, une taverne, autrement dit un débit de boissons. Une public house que le langage populaire britannique a raccourci en pub au milieu du XIXe siècle avant de traverser la Manche et connaître son heure de gloire en France dans les années 70.

 

 

Taverne

Certainement l’une de nos plus anciennes appellations pour un débit de boissons, directement empruntée au latin taberna, ces épiceries qui faisaient florès chez les Romains, au nombre desquelles la taberna vinaria qui nous intéresse ici puisqu’il s’agissait d’un marchand de vins. Une taverne donc, où l’on vend mais où l’on consomme également sur place, entraînant quelques débordements qui donneront au vocable taverne, à la fin du XIXe siècle en France, une notion péjorative voire méprisante. Toujours soucieux de précision, Diderot distinguera la taverne, où l’on boit et mange, du cabaret dans lequel on ne fait que boire, en l’occurrence du vin, un distinguo qui disparaîtra avec le temps d’autant que dix ans plus tard, De Felice indiquera strictement le contraire dans son Dictionnaire universel. Bref, depuis le XIIe siècle (au moins !), on vient y boire.

 

 

bar

 

De toutes les couleurs…

Vous aurez compris qu’il était impossible de passer en revue tous les synonymes de débit de boissons ainsi que les régionalismes que les hommes ont su créer pour qualifier un endroit où ils passaient un temps certain. Ainsi avons-nous omis bouchon, bousin, cabaret, caboulot, brasserie, buvette, cafeton, gargote, rade, tapis-franc et bien d’autres encore. Faut dire qu’il en existe jusqu’à plus-soif…

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