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Immobilier locatif : Que s'est-il passé en 2015 ?

Immobilier locatif : Que s'est-il passé en 2015 ?

Publié le 22/02/2016 - Mis à jour le 24/11/2016
Un marché locatif très sage, sauf à Paris où la loi ALUR n’a décidément pas les effets escomptés !

Le marché locatif privé reste orienté à la baisse en 2015. Les studios, 2 pièces, 3 pièces et 4 pièces, qui représentent ensemble plus de 90% des locations réalisées par le réseau CENTURY 21, ont vu leurs loyers moyens diminuer respectivement de -1,2%, -0,7%, -0,3% et -1,5% cette année. Seuls les appartements de 5 pièces et plus ainsi que les maisons échappent à cette tendance baissière, mais ils représentent moins de 10% des locations réalisées en France (9,4%).

Partout, ce phénomène de modération des loyers s’observe. Les bailleurs privilégient la solvabilité de leurs locataires plutôt que la rentabilité de leur investissement. Le placement locatif est un placement à long terme ; la récurrence des revenus est essentielle pour son financement.

En revanche, la Capitale dénote du reste de l’Hexagone. A Paris, si l’encadrement des loyers a eu un effet modérateur sur les 2 pièces (-1,1%), il a également eu pour conséquence d’inciter les propriétaires bailleurs à appliquer des hausses de loyers notamment pour les grandes surfaces lorsque celles-ci étaient sous-évaluées au regard du dispositif. Cela s’est traduit par exemple par une augmentation de 6% des loyers des 4 pièces.

 

 

Reprise de la mobilité résidentielle ?

 

La mobilité résidentielle des locataires a progressé pour s’établir à 30% en 2015 (contre 27% en 2014). Une des explications tient à un marché immobilier favorable à l’acquisition. Encouragés par des taux d’intérêt historiquement bas et des prix orientés à la baisse depuis 2012, de nombreux locataires ont pu enfin concrétiser leur projet d’achat.

Paris fait toutefois exception à la règle avec un taux de mobilité de 18% seulement. Les freins à la mobilité sont principalement de deux ordres :
1/ le prix moyen d’une transaction parisienne, qui plus est en hausse de 3,9% en 2015, n’encourage pas la primo accession.
2/ la baisse de l’investissement locatif (de -4,8% dans la Capitale), conjuguée à de nombreux changements de destination des biens loués en réponse à l’encadrement des loyers (bien retiré du marché pour être vendu ou mis en location touristique) ont dégradé l’offre de biens disponibles sur le marché, amenant les locataires à renoncer à déménager.

La réduction du délai de préavis à un mois -qui a été vécue par les propriétaires bailleurs comme une fragilisation de leur investissement- n’a eu aucun effet positif sur les locataires parisiens.

Fait appréciable : la Mairie de Paris, consciente du danger que représente à terme l’assèchement du parc locatif privé, a mis en place en urgence le dispositif « MULTILOC » pour inciter financièrement les propriétaires de logements vacants à les remettre sur le marché.

 

 

Les seniors en grande forme sur le marché de la location

 

Depuis 4 ans, la part des plus de 60 ans ne cesse de progresser. Ils représentent désormais près de 10% des nouveaux locataires, tandis que la proportion des 50-60ans augmente également de 7,7% cette année, et est à l’origine de 8,4% des locations réalisées.

Les seniors sont évidemment loin de détrôner les moins de 30 ans qui représentent toujours près d’une location sur deux (48,6% des locations réalisées en 2015).

 

 

Conclusion & perspectives 2016

 

France entière, lorsqu’on observe les loyers sur 10 ans, il est frappant de constater qu’ils subissent un recul de -0,2%, quand l’inflation a progressé de 12,8% sur la même période.

Il est indispensable de sortir du prisme parisien pour mesurer la sagesse dont fait preuve le marché locatif dans la fixation de ses prix. Nul encadrement n’est nécessaire : en 10 ans, en euros constants tenant compte de l’inflation, les niveaux de loyers ont reculé de 13% !

A opposer schématiquement propriétaires-bailleurs et locataires, on oublie que l’un a besoin de l’autre et réciproquement. Et que le danger, dans les prochaines années, réside davantage dans l’étiolement du nombre de propriétaires-bailleurs sur le marché que dans la pression abusive des loyers supportée par les locataires. Car l’équation est simple : sans propriétaire bailleur et investisseurs, plus de locations sur le marché donc plus de logements privés disponibles pour les locataires.

Et à la question « le parc locatif social pourrait-il se substituer au parc privé ?», nous connaissons la réponse. Il est temps que le gouvernement renoue avec les propriétaires bailleurs et en fasse des partenaires de leur politique du logement future.

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