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Avenue et boulevard : une longue histoire.

Avenue et boulevard : une longue histoire.

Publié le 03/02/2011 - Mis à jour le 24/11/2016
Si, sur internet, on trouve mille et une explications détaillant la différence, a priori évidente, entre un boulevard et une avenue, aucune n’en retrace l’histoire. Ce que nous n’allons pas manquer de faire ici, en commençant par le boulevard dont l’origine se montre bien plus passionnante que celle de l’avenue.

Si, sur internet, on trouve mille et une explications détaillant la différence, a priori évidente, entre un boulevard et une avenue, aucune n’en retrace l’histoire. Ce que nous n’allons pas manquer de faire ici, en commençant par le boulevard dont l’origine se montre bien plus passionnante que celle de l’avenue.

 

 

 

Question étymologie, l’affaire s’annonce relativement simple avec une racine néerlandaise, bolwerc, qui signifie « bastion », un mot visiblement emprunté, comme souvent dans cette langue, au bas allemand bollwerk de même signification, formé de bohle (madrier) et de werk (ouvrage). Ce que nous allons expliciter en arpentant des boulevards qui s’avèrent plus militaires qu’on aurait pu le suspecter.

 

 

Un chemin martial.

 

On trouve l’ancêtre de notre boulevard dès le XIVe siècle sous la forme bolevers ou bolevert qui décrit un ouvrage de fortification extérieure à une place forte, sorte de terre-plein soutenu par des madriers en avant d’un rempart. Et qui, accessoirement, autorisait une circulation aisée, du fait de son terrassement et de sa conformation plane. A l’image des anciennes barbacanes des cités médiévales fortifiées (comme à Carcassonne), elles-mêmes empruntées aux antemuralia et autres procastria qui défendaient les portes des camps romains. Bref, ces boulevards sont des avant-postes fortifiés qui peu à peu, pour des raisons d’efficacité militaire, se muèrent en bastions tandis que leur chemin praticable conservait l’appellation boulevard ou boulevart.

 


AvenueLes remparts de Paris.

 

Il n’est pas lieu de conter ici l’histoire de France par le menu mais rappelons que l’affrontement entre Charles-Quint et François Ier causa de nombreuses sueurs froides au royaume de France, notamment en ce début de XVIe siècle. Obligeant le monarque français à relancer de grands travaux de fortification, notamment à Paris où ils s’ajoutaient aux enceintes de Philippe Auguste et de Charles V. Une construction de remparts et de bastions qui fut relancée par Louis XIII avant que Louis XIV ne décide de raser, à la demande de Colbert, toutes les fortifications de Paris. Ces remparts furent alors aménagés et arborés dès 1668 et peu à peu, au fil des siècles et en dépit des aléas de l’Histoire, ils devinrent des lieux de promenade pour les Parisiens.

 

 

Extérieurs ou des maréchaux.

 

C’est au XVIIIe siècle, avec l’agrandissement de Paris puis la construction du mur des Fermiers généraux démoli quelques décennies plus tard, que seront tracés les boulevards extérieurs que tous les Parisiens connaissent. Un phénomène qui se répétera avec l’enceinte de Thiers, sous Louis Philippe, les fameuses « Fortifs », qui laisseront place, à leur destruction, aux boulevards des Maréchaux.. Finalement, ce sera le baron Haussmann qui osera détourner le vocable pour donner l’appellation boulevard à ses nouvelles routes à quatre voies qui traversaient la ville, alors qu’il était d’usage de réserver cette appellation à des voies concentriques.

 

 

Boulevard du crime.

 

D’ailleurs, on s’y promène si bien, sur ces boulevards, que de nombreux établissements de loisirs s’y installent : estaminets, restaurants, salles de spectacle, bref un endroit de plaisir, de flâneries, de divertissements. On y voit des acrobates, des musiciens, mais surtout d’innombrables théâtres, petits ou grands. Des scènes sur lesquelles on joue force mélodrames où l’on se tue à loisir, entre deux claquements de portes et l’apparition de l’amant compromis, ce qui vaudra au boulevard du Temple le surnom de « boulevard du crime ». Et qui donnera naissance à un genre singulier, le théâtre de boulevard.

 


AvenueL’avenue.

 

Vous vous souviendrez de la définition d’une avenue quand vous saurez que ce substantif est tout simplement le participe passé du verbe avenir(qui se muera en advenir, toujours utilisé de nos jours) mais qui, en vieux français, se voulait le synonyme de « arriver ». Ainsi, on disait l’avenue des ennemis pour « arrivée des ennemis », ou celle d’un ami. Et cette action d’arriver glissera au substantif qui décrit le chemin par lequel on arrive quelque part. Et ne croyez pas le terme réservé à la vie urbaine puisque, à la campagne, on le connaît également, un peu vieilli certes, mais toujours vivace dans le monde de la chasse, pour décrire un passage frayé dans les bois pour atteindre un point géographique.

 

De la même façon, on qualifiait d’avenue l’allée qui mène à un château ou à une maison de maître, voire à un monastère. De là, l’avenue telle que nous la connaissons aujourd’hui, qui est une voie plutôt large et rectiligne, bordée d’arbres, souvent pourvue de contre-allées, qui conduit à quelque chose, à un point de la ville, à un monument (ce qui est souvent le cas à Paris d’ailleurs).

  


Abrégeons la voie.

 

Avenue

Si une voie « arrive » quelque part et se trouve bordée d’arbres, c’est une avenue. Si elle tourne en rond (rappelez-vous nos remparts !), et arborée, c’est un boulevard. Voilà pour les cas généraux, ce qui n’exclut aucune exception, loin s’en faut, les architectes urbains s’étant réservé toutes les fantaisies en la matière.

 

Et pour finir sur une note anecdotique et néanmoins orthographique, sachez que boulevard s’abrège « bd » et d’aucune autre façon contrairement à ce que d’aucuns prétendent; et avenue par « av. » (avec un point)…

 

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