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Huissier, une profession méconnue (1)

Huissier, une profession méconnue (1)

Publié le 24/08/2011 - Mis à jour le 24/11/2016
Profession intimement liée à l’immobilier par ses fonctions judiciaires bien sûr mais aussi par son histoire et l’étymologie du vocable, le métier d’huissier reste mal compris par la population.

Profession intimement liée à l’immobilier par ses fonctions judiciaires bien sûr mais aussi par son histoire et l’étymologie du vocable, le métier d’huissier reste mal compris par la population.

 

S’il n’est pas question ici de détailler ses attributions actuelles ou d’en faire un quelconque panégyrique, il n’en reste pas moins que la plongée dans son univers à travers les âges réserve quelques surprises.

 

Car si son étymologie nous apprend que le mot est un dérivé de l’huis, la porte en vieux français, cela n’en fait pas un simple portier même si cela fit partie de ses attributions sous l’Ancien Régime quand le gardien de l’huis de la chambre du roi se voyait chargé d’ouvrir et de refermerles portes des appartements du monarque.

 

 

 

 

Une longue histoire.

 

Le terme dérive du latin classique ostium, la porte, qui nous a donné l’huis, puis grâce au suffixe –ier qui forme les noms de métier, le gardien de cette porte, l’huissier. Une origine cohérente puisque chez les Romains, on connaissait toutes sortes d’huissiers dont les apparitores qui rassemblaient la populace lors des jugements, et assuraient la police lors des audiences judiciaires, ou les executores chargés de saisir les biens voire les personnes.

 

Des huissiers romains que le Moyen-Age a transformés en bedeaux, en semonceurs (une semonce est un exploit, un acte d’huissier), en huissiers d’armes plus connus sous l’appellation de sergents, ces derniers ayant droit au port de l’épée, se faisant assistés de clercs pour délivrer des assignations. Tandis que l’huissier, proprement dit, gardait la porte du roi, armé d’une massue, procédant à la sélection et à l’introduction des visiteurs auprès du souverain, sorte de videur avant l’heure.

 

 

 

 

Des pratiques diversifiées.

 

Une profession éclectique qui comprenait aussi bien l’ancêtre de notre commissaire-priseur actuel, que le sergent crieur-juré qui procédait aux proclamations et autres édits annoncés à coups de trompe mais n’en conservait pas moins toutes les attributions d’un huissier ordinaire, ou encore les sergents à la douzaine, anciens gardes du prévôt, qui portaient sa livrée et l’accompagnaient dans les cérémonies publiques.

 

Comprenez bien qu’on a longtemps confondu dans une même profession toutes ces attributions jusqu’à ce que les huissiers des tribunaux et des audiences, exécuteurs des décisions de justice, aient souhaité se distinguer des sergents chargés des basses besognes.

 

 

 

 

Armés de masses et de verges.

 

Au XIVe siècle, on retrouvait ces mêmes sergents, également appelés varlets ou valets quand ils avaient acquis une charge au Parlement. Huissiers audienciers, ils précédaient l’entrée de la Cour en faisant place si nécessaire avec une baguette, symbole de leur fonction, qu’on appelait la verge. Ils gardaient les entrées, ordonnaient le silence dans le tribunal mais aussi signifiaient, saisissaient et exécutaient dans tout le royaume. Des sergents munis de masse dans certaines cérémonies, vestige d’une époque où la nécessité d’une arme s’imposait, ce qui leur valut le surnom de massiers.

 

 

 

 

Un métier à hauts risques.

 

Car il leur arrivait parfois malheur ! Ainsi Jourdain de Lille, pourtant neveu du pape Jean XXII, fut pendu, raconte-t-on, sous Charles IV pour avoir tué d’un coup de sa propre masse un huissier qui lui portait convocation. De la même façon, Edouard II, comte de Beaujeu, fut embastillé pour avoir défenestré un huissier qui lui signifiait un décret déplaisant. Il fallut attendre Charles VI, en 1388, pour qu’une ordonnance oblige toute personne à leur prêter main-forte dans l’exercice de leurs fonctions. Pourtant, jusqu’au XVIe siècle, il n’était pas rare qu’un gentilhomme noyât un huissier dans les fossés de son château ou assommât des sergents qui lui délivraient assignations.

 

 

 

 

Huissiers

 

Un recrutement peu reluisant.

 

Des huissiers, ou plutôt des sergents, à la réputation sulfureuse. Recrutés chez les incapables notoires, ils se montraient le plus souvent analphabètes, ce qui ne constituait pas forcément un problème car, si l’on en croit le Journal du Palais qui évoque l’Ancien Régime dans un article de 1848, ils délivraient verbalement leurs assignations et en faisaient rapport au juge de la même façon, ce qu’illustrait leur surnom de va-lui-dire, une vraie injure à l’époque. Au XVIe siècle, ils étaient encore bien souvent illettrés même si des Etats-Généraux en 1563 exprimèrent le vœu que l’on ne pût être huissier sans savoir lire ou écrire. Un minimum requis….

 

Voir également la seconde partie.

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