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Les édifices religieux historiques de la France : de Chartreuse à Ermitage.(2/3)

Les édifices religieux historiques de la France : de Chartreuse à Ermitage.(2/3)

Publié le 26/01/2012 - Mis à jour le 24/11/2016
Sur la cinquantaine de milliers de bâtiments que comporte la Fille aînée de l’Eglise (même si leur nombre, et leur état !, ne sont toujours pas recensés à ce jour), la vente d’une quinzaine d’églises et d’une dizaine de chapelles ne constitue pas en soi une déliquescence annoncée du patrimoine religieux français.

Sur la cinquantaine de milliers de bâtiments que comporte la Fille aînée de l’Eglise (même si leur nombre, et leur état !, ne sont toujours pas recensés à ce jour), la vente d’une quinzaine d’églises et d’une dizaine de chapelles ne constitue pas en soi une déliquescence annoncée du patrimoine religieux français.

 

Elle n’en émeut pas moins la communauté catholique, partagée entre leur abandon plus ou moins déclaré par les municipalités pourtant responsables de leur entretien, et leur transformation par des particuliers souvent fort respectueux et de l’architecture et de l’histoire de ces édifices. Mais faut-il encore en connaître l’origine et l’étymologie.

 

 

Chartreuse.

 

A priori, rien ne distingue une chartreuse d’un quelconque couvent si ce n’est qu’il est occupé par des chartreux, ces religieux obéissant à l’ordre de Saint-Bruno selon des règles de vie particulièrement austères où la contemplation règne. Et l’explication du terme est on ne peut plus simple puisqu’il s’agit du nom d’un massif montagneux proche de Grenoble, où Saint-Bruno fonda son monastère en 1084 ! Et dont le nom latin médiéval était cartusia, ce qui explique que cet ordre religieux est qualifié de cartusien.

Comme la particularité des chartreux était l’isolement et l'ascétisme, on en est arrivé à désigner par ce vocable des maisons de campagnes retirées et austères, notamment en Aquitaine.

 

 

cloitre

 

Cloître.

 

A la différence de la plupart des autres vocables de cette liste, le cloître n’est pas à proprement parler un bâtiment isolé mais partie d’un monastère du moins dans son sens originel. Un mot qu’on écrivait cloistre, qui vient du latin claustra, fermeture, qui nous a notamment donné le verbe clore. Et qui dit fermer dit enfermé, ce que furent les religieux des cloîtres qui se devaient de vivre selon les règles canoniques, avec des nuances certaines d’un ordre à l’autre. En comprenant que cette « clôture » valait interdiction d’entrer au profane mais pas de sortir pour les moines.

Ce qui n’a pas empêché l’usage courant d’en faire un quasi synonyme de monastère, voire d’une maison de chanoines voisine d’églises cathédrales ou collégiales.

 

 

Collégiale.

 

A l’image de la cathédrale, la collégiale est dès le XIIe siècle un adjectif qui qualifie la maison d’un collège de chanoines (collegialis aedes) pour s’appliquer par la suite à des églises où ceux-ci étaient implantés et qu’on qualifia d’églises collégiales puis par ellipse, collégiales. Les chanoines étant des prêtres d’abord séculiers (qui ne sont pas engagés par des vœux dans une communauté religieuse) puis réguliers au fil du temps, réunis en chapitre ou collège. Un vocable qui nous a notamment donné collégien et Collège de France.

 

 

Commanderie.

 

Comme son nom le suggère, la commanderie est un établissement d’un ordre religieux et militaire. Qui se compose de plusieurs bâtiments et de terrains attenants, sorte de grosse ferme plus ou moins fortifiée. Un vocable qui désignait, du XIIIe au XVIIIe siècles, la dignité et le bénéfice avant de devenir par métonymie le foncier lui-même. Une commanderie qui doit son appellation à celui qui en est le chef, le commandeor, autrement dit le chevalier de cet ordre armé.

 

 

couvent

 

Couvent.

 

D’abord synonyme d’assemblée de moines, voire de cloître, le couvent est un établissement religieux sans singularité ni statut particulier, un mot qui s’utilisait de façon courante pour monastère, étant entendu que la distinction hommes/monastère, femmes/couvent est une acception récente. Des couvents qui comportaient de nombreux bâtiments affectés aux pratiques religieuses et quotidiennes (réfectoire, dortoir, parloir, cloître, etc.).

Au XVIIIe siècle le couvent décrivait aussi un lieu de retraite pour femmes du monde, ce qui dérivera à la description des pensionnats pour jeunes filles de bonne famille tenus par des religieuses, éclairant au passage son usage populaire moderne.

Un mot qui vient du latin conventum, une réunion de personnes, ce qui explique que le vocable s’est longtemps orthographié convent, synonyme en moyen français de compagnie, finalement éludé au XVIe siècle par son acception actuelle.

 

 

Eglise.

 

Aux premiers siècles de notre ère, alors qu’il ne faisait pas bon d’afficher sa foi chrétienne, les premiers fidèles se réunissaient en assemblées secrètes, et prirent le nom latin d’ecclesia emprunté au grec ekklêsia, une assemblée de citoyens puis, par extension, un lieu destiné à la célébration du service religieux catholique, l’église.

C’est au Moyen-Age qu’on distingua les différents types d’église. Cathédrale quand elle est le siège d’un évêque, primatiale quand ce dernier, primat, est de rang supérieur ; abbatiale quand elle est église principale d’une abbaye, paroissiale quand elle est servie par un curé, priorale pour un prieuré.

L’église connaît aujourd’hui un statut particulier puisqu’elle est théoriquement réservée à la pratique cultuelle des fidèles, ce qui n’est pas le cas des autres édifices religieux. Ce qui en complique la mise en vente, soumise à l’accord de la commune, de la préfecture et de l’Evêché.

 

 

 

Ermitage.

 

Même si l’ermitage évoque l’habitat d’un homme éloigné de tout et de tous, il s’agit pourtant d’un monastère ou plutôt de l’habitation monastique d’un homme qui s’isole, parfois en communauté mais retiré dans une cellule, à l’image de l’ermite primitif, ce religieux installé dans un endroit désert. Un vocable qui nous vient du grec erêmité, solitaire, via le latin eremita, de même sens. Quant à l’ermitage, il dérive du bas latin hermitagium, ce qui explique qu’on le trouvait encore au siècle dernier écrit avec un « h ».

D’un point de vue architectural, est-il utile de préciser que l’ermitage, dans son acception stricte, un logement rural et retiré, ne présente aucun intérêt si ce n’est qu’on avait également coutume d’appeler ainsi, au XIXe siècle, les monastères peuplés par des ermites.

 

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